Le tribunal de grande instance de Bukavu a condamné à mort ce vendredi 14 février 2025, 212 militaires accusés de meurtres, tentatives de meurtres, viols et fuite devant l’ennemi. Ces faits ont été commis lors de l’avancée des rebelles du M23 dans plusieurs localités et villages des territoires de Kalehe, Kabare et de Walungu, au Sud-Kivu. Septante autres soldats ont été acquittés et libérés.

« Nous remercions le tribunal militaire de garnison de Bukavu qui s’est mobilisé, nous sommes satisfaits à 80% par le verdict rendu et nous renseignons que c’était un procès à caractère pédagogique », dit Me Wilfried Habamungu, un des avocats de la partie civile.

Les condamnés sont sommés de payer une somme de plus de 200.000 USD à allouer à toutes les victimes confondues.

Du 6 au 8 février 2025, des actes de vandalisme et meurtres ont été commis par des militaires déployés dans les villages de Katana, Kabamba, Miti, Kasheke jusqu’à Kamanyola.

Pour les parties civiles, ce jugement est satisfaisant.

« Les parties civiles satisfaites de voir que plus de 90 % des militaires qui ont semé mort et désolation dans les territoires de Kalehe, Kabare, Walungu et dans la ville de Bukavu viennent d’être condamnés à la peine de mort et des dommages et intérêts », se rejouit Me Pascal Mupenda, un des avocats de la partie civile.

Ce verdict a été rendu après les dénonciations de la société civile sur ces actes et a appelé la justice à faire son travail.

Le procès accéléré se tient dans un contexte d’insécurité aggravée. La journée, les rebelles du M23 ont pris le contrôle de l’aéroport de Kavumu, à une trentaine de kilomètres de Bukavu où une psychose règne, la population craignant une avancée de la rébellion.